Le connard mouton est un animal à poil haineux


Les écrits qui n'aiment pas les fucktionnaires, les haineministrations, les salauds, les moutons et les cons

Ze blog Non connecté.e

Raymonde au Slavoland

Rédigé par Marc Alombre Aucun commentaire
Pour 100 roubles t'as plus rien !

Depuis plusieurs semaines, Raymonde s’intéresse à tous les baratins venus du cybermonde. Outre les merdias mainstream il faut aussi compter sur les merdias alternativo-comploto-conspirationnistes. Elle ne va pas en faire ici l’inventaire, mais c’est comme les cafards, tant que le lieu n’aura pas été désinsectisé, « pesticisé », il en restera toujours au moins un.

Tapotant sur sa tablette, elle apprend que le salaire mensuel médian au Slavoland est de 32422 roubles. What the fuck ? Ça fait combien en freuros ? Se dit-elle. Son convertisseur de devises lui donne le résultat : environ 360 freuros. Quant au salaire mensuel moyen il serait de 570 freuros. Continuant ses investigations, elle apprend aussi que l'équivalent du SMIC est basé sur 42% du salaire médian. Y'a pas à dire, le Slavoland est un pays riche où ils sont beaucoup à gagner peu et travailler beaucoup : quarante heures de travail par semaine, soit un salaire horaire oscillant entre 2.13 freuros et 3.37 freuros. Ah ben, ça fait poa lourd ! C’est certain, l’enrichissement personnel ne peut se faire que sur l’exploitation d’autrui. Les slavolandais se réveilleront-ils un jour ? Ah ben, p’têt que j’vais aller investir la moitié de ma retraite au Slavoland ! qu’elle se dit. Faut ben profiter du capitalisme sauvage, hé ! Et pi’, ça fait des décennies que j’me fais enculer par le système capitaliste démocratique, il n’y a pas de raison pour que le capitalisme fasciste du Slavoland soit plus mauvais…

Elle est philosophe Raymonde. On dirait du Finquelcrotte. Bah, elle n’a jamais su écrire le nom de ce scribouillard socio-philo-merdiatisé  surfant sur l’extrême-droite et l’ultralibéralisme pseudo-social.

Bien décidée à faire un séjour au Slavoland, elle prend rendez-vous avec sa banque pour acheter des devises. Mais pas n’importe lesquelles. Raymonde veut des roubles.

*
* *

– Bonjour madame Point-Barre. Qu’est-ce qui vous amène ? Un problème de dépense imprévue, des travaux à exécuter, des rénovations, un changement de voiture…

Sans un mot, Raymonde hoche négativement la tête.

– Nous avons une excellente formule de crédit revolving, vous savez…
– Nan !
– Des travaux d’isolation ? Il y a beaucoup d’aides de l’État vous savez…
– Naan !
– Une pompe à chaleur, peut-être ?
– Naaaan !
– Un investissement en crypto-monnaies ?
Et sur un ton confidentiel, le conseiller lui chuchote : « J’ai suivi un stage de 15 jours sur la blockchain. Vous pouvez avoir confiance... »
– NAan !
– Des panneaux solaires, un livret d’épargne populaire… ? Un vélo électrique, peut-être ?
– NAAAN !
– Ben alors, que puis-je faire pour vous madame Point-Barre ?
– J’veux des roubles !

*
* *

L’avion de la compagnie aérienne à bas coût pour le Slavoland n’est pas des plus confortable. La taille de Raymonde est de toutes les façons incompatible avec un voyage aérien en classe éco. Mais bon, le tarif du voyage payé en freuros représente malgré tout le salaire moyen d’un travailleur au Slavoland. Doit pas voyager souvent le slavolandais…

– Vous désirez bouarrr quelquechose meussieu ?
– D’abord moi c’est madame t’apprendras, face de glaçon sibérien !
– Moi prrrier vous de essscuser moi, sil vous plé
– Ouais, ben t’as d’la chance qu’on soit plus en Soviétrie, passke là j’aurais fait un rapport à ta compagnie et qu’t’aurais reparti dans ta Sibérie natale à chercher du sel, hé !

Le benêt sourit comme un con.

– Moi pas tou comprrrendrrr mais vous vouloirrr drrrink ?
– Ouais, un cognac. Un bon, hein ! un VSOP du bon terroir fromagier, hein !

Le slave (oui, là c’est en engliche !) conserve son sourire idiot et part faire son taf. Le zinc décolle. Les passagers reprennent les conversations commencées avant le départ. Allez savoir pourquoi les décollages sur les longs courriers filent toujours les flubes…

–Tenez madame, votrrr drrrink.
– Mais c’est quoi ce truc ? J’ai poa d’mandé un verre de flotte…
– Vous vouloirrr cognac. Moi demander commandant koa êtrrr cognac. Lui dirrr c’est comme vodka, c’est couleurrr changer…
– Bon écoute moi bien Oleg ou Vladimir ou Dmitri, ton nom j’m’en cogne. Un cognac n’a rien à voir avec ton breuvage qui sent l’alcool à 90. Vire-moi cette merde de là.

*
* *

Arrivée à Slavopol, Raymonde s’enquiert du prochain vol de retour. Pas question de rester une heure de plus dans ce pays de barbares alcooliques. Pas question de rester chez ces enfants de " putin ".

Écrire un commentaire

Quelle est la quatrième lettre du mot saypq ?

Fil RSS des commentaires de cet article